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POTAGER : AVOIR LA MEILLEURE TERRE RICHE ET NUTRITIVE POUR LE POTAGER
Nous voulons tous avoir de beaux fruits et légumes avec le minimum de travail. Nous voulons un sol riche et vivant dans notre potager qui garantira à notre famille, de quoi manger et se faire plaisir avec des produits sains de notre jardin. La première chose à faire est de se soucier de la qualité du sol du potager, de l’amender et l’abonder au bon moment. Voici quelques techniques simples, écologiques, économiques, qui feront des merveilles au potager.
- Nettoyez le potager à l’automne
A l’automne, commencez par nettoyer votre potager :
– ramassez les derniers légumes,
– arrachez les mauvaises herbes,
– retirez les dernières plantes potagères mortes et laissez les sur place
– retirez les tuteurs.
- Délimiter de façon précise les abords du potager : délimiter le potager par des planches
Nous avions au départ opté pour une frontière faite des nombreux galets roulés trouvés dans le sol initial du potager (une ancienne prairie). Mais avec l’expérience, nous avons réalisé qu’il était impossible de venir tondre près de cette limite. Les herbes extérieures au potager entraient trop facilement et envahissaient le potager en égrainant par dessus les pierres. Peu à peu les mauvaises herbes avaient même poussé entre les galets roulés et s’avéraient très difficiles à retirer.
Nous nous sommes donc penché sur les méthodes qui auraient comme effet ultérieur de faciliter et de diminuer le temps de travail au potager. Le conclusion est qu’il faut mieux délimiter les espaces cultivés par des planches.
Les espaces cultivés doivent être facilement accessibles par les allées recouvertes elles aussi de planches. Ceci limite au maximum le piétinement qui est néfaste à une bonne pénétration de l’eau, des êtres vivants et des aliments et qui rend difficile l’enracinement et donc la croissance des végétaux du potager.
- Abondement et amendement de la terre du potager : reproduire le sol d’un sous-bois et son humus
Il est alors temps de passer à l’abondement du potager. Observons la nature et tachons de nous inspirer de ce qui fonctionne le mieux, permaculture oblige. Le sol le plus riche, le plus apte à nourrir et à apporter une forte croissance aux plantes est… le sol du sous-bois. Nous allons donc nous efforcer de reproduire dans notre potager le sol d’un sous bois. Le sous bois a un sol très riche en humus, avec plusieurs couches successives : une couche profonde de terre végétal, une couche de terreau décomposé très riche, une couche de déchets végétaux en court de décomposition, une dernière couche de paillage épais de protection.
La clef d’une terre fertile est ainsi l’humus.
L’humus permet au sol de stocker les éléments minéraux essentiels aux plantes : sable, argile, limon et minéraux s’agglomèrent grâce à l’humus. Les minéraux seront libérés lorsque les plantes en auront besoin. Sans humus, le sol est lessivé à la moindre pluie, donc appauvri.
Le but des étapes décrites ci-dessous est de favoriser la fabrication d’humus au potager, donc d’améliorer la qualité du sol qui sera une réserve en éléments nutritifs pour les futurs plantes potagères
Commencez par retourner la terre en surface pour éliminer les dernières mauvaises herbes.
Abonder le sol en mélangeant sur toute la surface le contenu de votre bac à compost (même s’il n’est pas complètement décomposé, il participera alors au paillage de protection du sol).
Le petit plus : si vous pouvez vous procurer un peu d’humus provenant d’un sous-bois, déposez en une couche en surface du potager, cela accélérera la fabrication de votre propre humus par l’apport en êtres vivants utiles.
Répandez ensuite un paillage de protection. Les puristes annoncent une épaisseur de paillage d’automne de 5 cm. Hors, imaginez, dans un potager comme le notre de 100m², cela représente 5m3 de paillage!.
Vous paillerez au maximum de vos possibilités l’ensemble de la surface du potager. Vous pourrez utiliser :
– de la paille
– un paillage de feuilles ramassées dans le jardin
– un paillage de bois raméal fragmenté : les branchages de vos coupes et tailles qui seront passées dans le broyeur.
- Pourquoi le paillage d’automne est si important
Outre la future fabrication d’humus, le paillage d’automne a de multiples avantages :
– le paillage protège du gel
– le paillage protège du lessivage hivernal
– le paillage protège de l’érosion
– les micro-organismes, protégés, continuent ainsi à vivre pendant l’hiver et à se développer
– de plus, au printemps, les mauvaises herbes auront plus de mal à pousser sous le paillage
– le sol protégé ne se tasse pas sous l’effet des pluies importantes durant la saison froide.
- Répandre ou pas du fumier dans le potager
Vous pouvez choisir d’utiliser du fumier, comme grand nombre des anciens de nos campagnes qui n’imaginent pas un bon potager sans fumier (et leurs potagers sont beaux). Choisissez alors un fumier bio : vous n’aurez ainsi pas de résidus de médicaments et autres produits nocifs directement répandu dans le sol de votre potager.
Utilisation du fumier décomposé :
Le meilleur fumier est celui qui a été stocké 18 mois sous une couche de paille : il est décomposé et peut être utilisé au potager comme un riche terreau. Le fumier décomposé sera introduit dans le potager en même temps que vos plants au printemps.
Utilisation du fumier frais :
Cependant, dans le cas du fumier frais, il faut connaître les risques de son utilisation :
– présence de maladies
– présence de graines de végétaux : les animaux herbivores qui ont fourni votre fumier ont mangé et partiellement digéré des végétaux montés en graines
– ne pas enfouir le fumier trop frais : sa décomposition pourrait produire des éléments nocifs pour les plantations. Il est alors préférable d’enfouir le fumier frais en automne, pour lui laisser le temps de se décomposer avant l’arrivée des premières plantations de printemps
– dans le cas de fumier de volaille : répandez le avec parcimonie du fait de sa forte teneur en azote qui pourrait perturber la croissance des végétaux.
- Apporter de l’engrais au potager au printemps
Au printemps, si votre potager manque d’éléments nutritifs, vous pouvez répandre quelques semaines avant les premières plantations des engrais écologiques. Ces engrais ne seront pas immédiatement utilisables par les plantes. Ils seront décomposés par les êtres vivants du sol, stockés dans l’humus et distribués aux plantes.
Pour apporter de l’engrais au potager au printemps, vous pouvez opter pour :
– des graines de fumier bio séché
– de la corne broyée pour l’azote
– des cendres de la cheminée pour le phosphore, mais aussi en barrière de protection autour des plantes qui attirent limaces et escargots
– de la poudre de coquille d’œuf : certains font sécher les coquilles d’œuf et les broient avant d’en répandre une fine couche autour des plantes du potager (les broyer accélèrent leur décomposition et donc leur assimilation par les plantes)
– de la poudre de plume pour une libération d’azote sur plusieurs mois.